commentaire : c'est ce mercredi que sort Eden, film de Mia Hansen-Løve, co-écrit avec son frère Sven, qui fut avec Greg Gauthier l'un des créateurs et animateurs des fameuses soirées garage Cheers. Le film raconte justement le parcours d'un DJ - inspiré en grande partie par Sven Løve -, depuis les premières raves parisiennes jusqu'à aujourd'hui, avec des hauts, des très bas, et au bout du compte une remise en question radicale (illustrée notamment à la fin par une scène au Silencio, avec Clara 3000 mixant sur un MacBook et passant le Within des Daft Punk).
On a déjà pu voir Eden : c'est un très beau film, tout en nuances, d'une absolue sincérité, fragile, sans doute perfectible, qui nous a beaucoup touché. Parce qu'il nous a rappelé l'époque où nous écoutions beaucoup de house, notamment du garage, et fréquentions (très sporadiquement) certaines soirées parisiennes - on a ainsi dû entendre plusieurs fois Sven Løve mixer, que ce soit aux soirées Cheers, au What's Up de la rue Daval, ou aux soirées Respect du Queen - entre autres.
Mais Eden, c'est aussi une merveilleuse bande-son (la tracklist est ici). Des acteurs attachants, chacun à sa manière. Des cameo appearences (l'immense Tony Humphries, India, Terry Hunter, Arnold Jarvis). Des personnages vraiment drôles (Vincent Macaigne dans le rôle de David Blot) ou tragiques(Roman Kolinka dans le rôle de Mathias Cousin, l'illustrateur avec qui David Blot, justement, écrivit Le Chant de la machine, incroyable histoire en BD de la dance music depuis la disco jusqu'à la techno). La "Mia Hansen-Løve touch", une espèce de grâce difficile à définir mais qui en fait une réalisatrice éminemment attachante. Des scènes de boîtes qui ne sont pas ridicules - même si on voit beaucoup de gens, et même des DJ, lever les bras : hum ! Un amour de la musique et du cinéma...
On aimerait livrer une vraie critique ciné, mais on en est bien incapable. On dirigera donc le lecteur vers la plume de Philippe Azoury, dans Obsession : tout y est dit, et très très bien dit, comme souvent avec P.A. C'est ici.
Précisons que le film n'est aucun cas sur la French touch, même si on croise les Daft Punk à plusieurs reprises. Ceux qui s'attendent à voir l'histoire de cette version française de la house apparue au début des années 90 seront déçus. Il est ici essentiellement question de garage new-yorkais, de house made in Chicago et d'une certaine techno de Detroit. Et ce n'est simplement l'histoire d'un DJ : c'est aussi celle, un rien désenchantée, d'une certaine jeunesse des années 1990/2000.
Autre précision : Eden était le nom d'un fanzine consacré à la house, dont on possède évidemment quelques numéros. Notre préféré étant, pour des raisons sentimentales, le numéro 5.
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